sortie du livre dahodisco
Publié le 29 novembre 2013
Sortie ce 28 novembre du livre de Benoît Cachin dahodisco
consacré à Etienne.
Disponible également sur la Fnac ainsi que sur Amazon.
Retrouvez ci-dessous l’interview de Benoît Cachin l’auteur de dahodisco
.
Bonjour Benoit, merci de nous consacrer quelques instants pour cette interview et de découvrir ainsi ton travail sur cet ouvrage sur Etienne Dahodisco
Comment l’idée de Dahodisco
t’est-elle venue après ton premier ouvrage sur Etienne Portraits & Entretiens
sorti en 2007 ?
Très naturellement en fait, logiquement je dirais. Quand j’ai su qu’Etienne travaillait sur un nouvel album j’ai trouvé l’idée intéressante de ressortir le livre mais dans une version plus light
que le livre de 2007, plus grand public. J’ai soumis l’idée à Etienne qui fut tout de suite partant, même s’il était en plein enregistrement des Chansons de l’innocence retrouvée
et qu’il était surchargé de travail ! Nous sommes partis de ses interviews de 2007 puisqu’elles font office de référence et j’en ai refait de nouvelles pour son travail de 2007 à aujourd’hui, en gros de Pleyel
aux Chansons de l’innocence retrouvée
en passant par Le Condamné à mort
et Monsieur Daho
.
Une fois le cadre bien défini, comment as-tu préparé le travail en amont avant l’écriture proprement dite ?
Passer de 600 pages à 240 en rajoutant des chapitres demande des sacrifices ! Avec Etienne nous avons décidé de ne tenir compte que de ses propres interviews et de ne garder que ses grandes collaborations. Je voulais absolument que toutes les chansons, versions rares, inédites, remixes chantés par Etienne soient présents dans le livre, nous avons donc éliminé
des collaborations qui nous apparaissaient plus anecdotiques dans sa carrière. J’ai fait une liste de ce que je voulais garder et je l’ai soumise à Etienne. Il a été d’accord sur mon choix. Je pense donner un très bon aperçu de sa carrière même s’il n’y a pas tout ce qu’Etienne a fait pour les autres. Mais maintenant c’est 1000 pages qu’il faudrait vu qu’il n’arrête jamais de travailler ! (rires) Ca permet néanmoins de s’attarder sur l’essence même de son travail, le cœur des chansons d’Etienne. Une fois ce cadre établit j’ai tout réécrit ou écrit. Etienne a relu et a apporté ses corrections, précisions ou anecdotes par rapport à la version de 2007. Le texte est donc quasiment neuf !
Qui a eu l’idée de reprendre la photo de Pierre et Gilles pour la couv
clin d’œil à cette innocence
de 1983 ?
En fait Etienne a sélectionné toute une série de photographies pour la couverture, de toutes les époques. Les directeurs artistiques du livre, David et Jean-Luc, ont fait des essais avec chacune d’elles et ils les ont soumis à Etienne. Il a décidé de choisir celle de Pierre & Gilles pour son côté reconnaissable immédiatement, iconique et qui correspond également à l’ambiance de son nouvel album, l’innocence retrouvée. Tout le monde a été d’emblée convaincu par son choix. On ne pouvait pas trouver mieux je pense.
Ce livre est moins imposant que le premier mais néanmoins, toute la carrière d’Etienne est reprise. S’est-il impliqué dans la construction du livre avec toi ?
Bien sûr et c’est ce que je voulais de toute façon ! Comme le premier, je voulais que ce livre soit une référence, une petite bible
de sa carrière. Il n’était même pas pensable qu’Etienne ne soit pas au cœur du projet. D’ailleurs s’il n’avait pas pu ou voulu il n’y aurait pas eu de deuxième livre. Il a suivi toutes les étapes de l’élaboration du livre, les textes, les photos, la maquette. Et comme toujours avec une implication maximum pour la bonne réussite du livre. Etienne ne fait rien à moitié et quand il donne son accord sur un projet il l’accompagne de A à Z. C’est très agréable pour un auteur car il est respectueux et du travail des autres et du public qui va acheter le livre. Il n’est pas question pour lui de faire n’importe quoi, juste pour faire quelque chose. Et il a raison !
Le livre est construit de façon chronologique, était-ce une évidence ou une volonté de l’un ou l’autre ?
C’était une évidence pour moi et pour Etienne je crois. Tous les disques d’Etienne s’enchaînent de façon logique. Un disque en appelle un autre. S’il n’y avait pas eu La Notte, La Notte…
il n’y aurait pas eu Pop Satori
, s’il n’y avait pas eu Le Condamné à mort
, il n’y aurait pas Les Chansons de l’innocence retrouvée
. Ou, du moins, ce serait d’autres disques, d’autres chansons. Etienne évolue tout le temps dans sa musique en se nourrissant de ses expériences musicales, de ses rencontres au fil de ses albums. Il y a une logique dans sa carrière. En lisant le livre on s’en aperçoit parfaitement d’ailleurs.
Dans ce livre, tu es le narrateur où Etienne est le seul à intervenir, c’est donc un texte complètement différent de ce que l’on a pu lire déjà sur lui.
Oui c’est beaucoup plus grand public. Dans le premier livre je donnais la parole aux autres, là je la reprends ! (rires) Le fait qu’Etienne soit le seul à intervenir recentre le livre sur lui, sur sa carrière. On va droit à l’essentiel sans se noyer
dans les détails. Dans le premier livre je me suis laissé emporter, avec plaisir, par mon désir de tout dire sur Etienne. Mais j’ai parfois laissé trop de place à des titres anecdotiques, des duos chantés une fois en télévision prenaient quatre pages ! Je ne regrette rien et je suis très fier de ce livre, mais j’écoute aussi les remarques des lecteurs. Certains trouvaient parfois bizarre que je donne plus d’importance à une collaboration qu’à un titre purement d’Etienne. Je me suis donc concentré sur sa propre production. Mais que les gens se rassurent, Marianne Faithfull, Brigitte Fontaine, Alain Bashung ou Coming Soon sont bien présents dans le livre…
Tu sais bien que nous aimons les anecdotes, y en a-t-il une que tu peux nous révéler sur ce livre ?
Nous avons mis le point final le jour où Etienne est parti à l’hôpital ! Il m’a appelé un matin pour me valider le dernier texte sur Les Chansons de l’innocence retrouvée
puis il a mis fin assez vite à notre conversation car il ne se sentait pas bien. Et pour cause ! C’est incroyable quand j’y pense. Comme si son corps avait tenu jusqu’à la fin du livre…
Etienne met beaucoup d’importance dans l’image, comment s’est passée cette sélection des photos car le livre en est rempli mais ne peut pas non plus faire 600 pages…
Là c’est Etienne tout seul qui a choisi, aidé par Nathalie Noënnec qui a été plus que précieuse sur ce livre. Je voulais vraiment qu’Etienne décide ce qu’il voulait mettre en avant pour chacun de ses albums, ce qui lui semblait le plus représentatif de l’époque, du moment des enregistrements. Lui seul d’ailleurs peut savoir ce genre de choses. Les photos sont choisies avec soin, il n’y a pas de remplissage
. Elles veulent toutes dire quelque chose…
Qui a choisi ce titre « Dahodisco » qui est marrant et un peu étonnant…
C’est Etienne ! J’ai adoré tout de suite car il s’agit d’une discographie et qu’Etienne s’est inspiré du disco pour son dernier album. Le titre était donc un parfait lien entre toutes les époques d’Etienne. En plus, il s’accorde parfaitement avec la photo de Pierre & Gilles.
En plus d’être très complet, le livre est agréable à lire, coloré, espacé. Comment s’est passé le travail graphique ?
Très bien. Nous nous sommes mis d’accord avec Etienne, les directeurs artistiques et moi sur un côté très sobre, très classe et intemporel. Nous voulions également laisser une vraie place à la pochette originale de chaque album dans les ouvertures de chapitre. D’ailleurs ce ne sont pas des scans de pochettes mais des photographies prises de haut. Ca leur donne un côté objet que j’aime beaucoup avec une ombre derrière la pochette. La discographie de la fin est un souhait d’Etienne. Il y en a 8 pages ! J’espère qu’il ne manque pas de pochettes sinon gare à toi car tu es le gardien du temple ! (rires) J’aime le côté sobre du livre, car on pourra l’ouvrir dans 10 ans sans qu’il ne paraisse daté. C’était notre souhait.
As tu peur que le lecteur se jette sur le dernier chapitre en premier ? En ce qui me concerne je trouve que le livre permet aussi se lire à l’envers ou dans l’ordre que l’on en a envie ? Qu’en penses tu ?
C’est évident, c’est d’ailleurs ce que je ferais, je commencerais par la fin ! (rires) Ce livre, comme le précédent, doit se lire comme on a envie. Soit dans l’ordre pour comprendre l’évolution artistique d’Etienne soit au hasard, en s’attachant à une époque voire à une chanson précise. C’est comme on veut et c’est très bien comme ça.
Pour le fan
ce livre est essentiel, mais penses-tu que celui-ci peut aussi s’adresser aussi à un lecteur moins assidu. Imagine qu’un jeune de 15 ans découvre ton livre sur la table du salon où son père l’a déposé !
Mais c’est ce que nous avons voulu que les fans comme les néophytes
d’Etienne s’y retrouvent. J’espère vraiment que des jeunes vont apprécier de le lire et de découvrir ainsi la diversité et la carrière d’Etienne. J’ai déjà présenté le livre dans des salons et ce sont beaucoup de jeunes qui l’achètent. J’en suis très content.
Qu’as tu envie de dire aux personnes qui vont acheter le livre ?
Merci d’abord de me faire confiance. Ensuite, bonne lecture et j’espère qu’en refermant le livre vous vous précipiterez sur les disques d’Etienne pour les écouter encore et encore…
Tu as dédicacé ce livre à différents endroits. Au contraire d’un roman, les personnes viennent plus pour Etienne que pour toi. Ils te découvrent. Comment se passe ce contact avec les lecteurs ?
Très bien. Nous évoquons nos souvenirs autour de la musique d’Etienne, c’est très agréable. Avec ce livre c’est marrant car les gens me parlent beaucoup de la pochette du nouvel album. Une énigme ou un ovni pour certains, une photo géniale pour d’autres. C’est très intéressant d’écouter les différentes réactions souvent tranchées. En tout cas Etienne ne laisse pas indifférent, c’est plutôt rassurant pour lui !
Pour finir, peux-tu nous dire ce que tu penses du dernier album et nous révéler tes trois titres préférés d’Etienne ?
J’adore totalement le dernier album. Il me ramène à une belle époque pour moi, celle des années Paris Ailleurs
. Etienne a su revisiter les années 80/90 sans faire de nostalgie, sans faire de copier/coller, c’est très fort de sa part. La présence de Nile Rodgers est parfaite et très bien vue. Je suis impatient de voir l’album sur scène ! Quant à mes trois titres préférés, c’est très compliqué ! Je dirais L’Enfer enfin
, San Antonio de la Luna
et un petit dernier dans la discographie d’Etienne En surface
en duo avec Dominique A. Mais bon tu peux me reposer la question dans 3 ans et il y aura peut-être du changement… A dans 3 ans donc !
Merci beaucoup Benoît pour cette interview, nous te souhaitons le meilleur avec « Dahodisco »
Propos recueillis par Thierry